Pour Socrate, c'est dans l'interaction et dans le bon questionnement que peut « naître » la connaissance. Il pousse alors à se poser des questions, à se confronter à ses contradictions, à faire appel à la réminiscence (le souvenir) pour mettre en lumières ses connaissances. La maïeutique selon Socrate est donc l'art du questionnement dont l'objectif est de montrer à celui qui se croit ignorant, qu'il est en réalité savant.En d'autres termes, nous savons tous, si l'on nous indique correctement comment chercher.
La maïeutique est l’art de l’accouchement. De la même façon que sa mère aidait à l’accouchement, Socrate se considérait comme un accoucheur d’esprit. Socrate a ainsi réussi à mener un jeune esclave de l’état d’ignorance à celui de connaissance. En posant certaines questions et en confrontant son interlocuteur aux faiblesses de son raisonnement, Socrate amène le jeune esclave à reconnaître l’évidence de la réponse. Il passe de l’état d’ignorance à l’état de connaissance, en « accouchant » de la bonne réponse. Cette technique, la maïeutique, est donc comparable au savoir-faire de la sage-femme. Tout d’abord, Socrate, tout comme la sage-femme, n’est utile que si la personne est prête à « enfanter ». Ainsi, si parmi ses interlocuteurs, il s’en trouve dont « l’âme n’est pas grosse » (Théétète, 151b), Socrate l’oriente vers un autre interlocuteur. Tout homme n’est pas prêt à connaître. En effet, connaître c’est se souvenir de tout ce qu’on aurait oublié à la naissance. Et tout homme n’est pas prêt à faire ce geste. On peut tracer ici un parallèle avec la cure analytique qui amène le patient à accoucher d’une réponse. De la même façon que Socrate, le thérapeute aide le patient à trouver une réponse à ses problèmes. Socrate, comme la sage-femme, est aussi celui qui provoque la douleur, mais dans la bienveillance car l’issue est positive. En regardant à l’intérieur de nous-mêmes, nous alimentons notre désir de connaître et d’avancer vers la vérité. Cela nous permet d’accéder individuellement à la sagesse.
Cette technique de questionnement est, en outre, un levier extrêmement utile pour dénouer les blocages. Votre client, vos partenaires, vos collègues ou collaborateurs bloquent sur une idée ? Prenez le blocage à contrepied en employant la maïeutique pour guider votre interlocuteur. Soyez curieux pour mieux l'aider : plus vous posez de questions, mieux vous amenez votre interlocuteur à dénouer le nœud qui l'empêchait de s'exprimer. Lorsque l'on "bloque", ce n'est pas forcément parce que l'on ne sait pas, mais plutôt parce que notre esprit est trop "plein" et que l'on ne parvient pas à faire le tri. Poser des questions à celui qui bloque, c'est le guider vers une pensée qui se dessine plus clairement à mesure que les questions avancent. C'est une méthode d’accompagnement naturelle qui conduit chacun à explorer ses ressources et identifier des solutions.Plus la pensée sera affinée et explicite, plus il sera simple de définir ou redéfinir les enjeux d'un projet. Ce qui semblait être de première importance peut, grâce au questionnement, s'avérer secondaire et faire émerger une nouvelle hiérarchie des enjeux du business. Il en résulte à la fois une maîtrise des coûts et un gain de temps.